Affichage des articles dont le libellé est Ecrire: pourquoi... comment.... Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Ecrire: pourquoi... comment.... Afficher tous les articles

dimanche 28 avril 2013

Qu'écrire chaque jour ?

L'on peut être persuadé du bien-fondé de l'écriture quotidienne sans pourtant savoir vraiment quoi écrire...
Doutant de mes capacités à répondre de manière exhaustive à la question, je la pose à une de mes meilleures amies, la barre de recherches de Google: en deuxième position des réponses directement liées à la requête "Qu'écrire chaque jour ?" apparaît le blog que vous avez sous les yeux en ce moment même, ce qui est déjà un bon début! Avant lui et à sa suite, d'autres blogs et 1 ou 2 articles, aucun n'abordant directement la question: donc, pour moi, pas de réponse canonique à vous restituer.

La question: "sur quel sujet vais-je écrire aujourd'hui?" n'aurait-elle pas de raison d'être? Serais-je la seule à réfléchir longuement, lors de l'accomplissement de ma routine quotidienne, au(x) thème(s) à aborder lorsqu'enfin libre d'écrire? J'en doute...

Le fait d'écrire une fiction structurée par un début, des événements, une conclusion; des personnages aux caractères définis, une chronologie, des lieux précis; une intrigue comme fil directeur... permet de réduire le champ des interrogations quant au "qu'écrire" au quotidien, (je consacrerai un article complet, voire une série, à la fidèle "angoisse de la page blanche": je l'oublie donc volontairement ici). Mais..., et le reste du temps? Nous n'écrivons pas nécessairement de romans à longueur d'années mais devons et aimons écrire tous les jours; certains d'entre nous n'ont pas envie d'écrire une fiction au long cours; d'aucuns aimeraient bien mais ne peuvent pas... Alors?

Alors, plusieurs options:
1) celle que tout le monde connait: le journal intime. Inconvénient: son caractère... intime. Le fait d'écrire chaque jour n'implique pas nécessairement que ce que nous écrivons doive être lu par qui que ce soit, néanmoins, un lectorat peut être une bonne chose, notamment pour qui désire être publié un jour, (et ne me dites pas que cela vous parait évident: on aurait pu remplir la bibliothèque d'Alexandrie des œuvres géniales de poètes maudits persuadés que le monde découvrirait spontanément leur grandeur). Ecrire est, en soi, le meilleur exercice d'écriture qui puisse exister: en revanche, le faire sur un support destiné à rester privé nous protège certes de tout commentaire, mais nous en prive aussi.
Donc, rédiger son journal intime quotidiennement me semble être une excellente discipline, (quelque peu moquée en France, d'ailleurs, et pourquoi ?), mais en gardant à l'esprit qu'il est parfois bon de faire lire ce que l'on a écrit.

2) Ecrire pour être édité. Dans ce cas-là, la réponse à notre interrogation en titre: "qu'écrire chaque jour ?" trouve naturellement sa réponse: un texte qui va plaire à une maison d'éditions. Voilà, fin de l'article... Bon, trêve de plaisanterie, je crois ne pas avoir besoin de m'étendre sur l'inanité de cette dernière assertion...
Je rappellerai simplement que: écrire bien n'est pas forcément gage de reconnaissance; éditeurs et lecteurs n'ont pas forcément les mêmes goûts; être édité ne signifie pas nécessairement être un bon écrivain...

3) Le mélange entre le journal intime et son roman disponible dans toutes les librairies? Le BLOG! "Qu'écrire chaque jour?": Ecrire un blog! Textes que l'on rédige pour un public, liberté de choix des thèmes, commentaires disponibles... Le blog permet de rédiger quotidiennement en partant de thèmes choisis librement tout en restant dans un cadre que l'on a soi-même défini. Ecrivez pour vous-même et les commentaires, (ou, justement, l'absence de commentaires), ne tarderont pas à vous remettre dans le droit chemin. A l'inverse, rédigez en cherchant à plaire à tous coups à votre lectorat et vous découvrirez bien vite qu'il n'existe pas de formule miracle pour cela. En revanche, travaillez le fond, la forme, la recherche et la créativité et, avec un peu de patience, vous verrez vos efforts récompensés.
Savoir qu'écrire, lorsqu'on publie dans son blog, vient naturellement: au fil des jours, vous apprenez à vous concentrer sur votre thème, (et peu importe que ce soit la littérature, la tarte aux fraises ou la culture du pois gourmand dans le Sud du Berry sous la IV° République).
Tenir un blog apprend à relativiser: souvent, j'ai envie d'écrire parce que je me suis sentie agressée pendant la journée, et j'ai besoin de l'extérioriser, de dénoncer cette injustice dont j'estime avoir été victime! Mais, lorsqu'arrive le moment où je peux enfin écrire dans mon blog, je trouve des choses bien plus intéressantes à raconter, car je parle de ce que j'aime: de littérature, d'écriture, de textes... Cela rend les méchancetés de la journée soudain bien inoffensives et leur redonne leur juste place, insignifiante.
Autre avantage indéniable du blog pour qui a besoin de s'astreindre à écrire chaque jour: Google adore les blogs dont l'auteur poste de nouveaux messages très régulièrement. Votre blog sera donc mieux positionné si vous y publiez tous les jours, vous aurez donc plus de lecteurs, et donc plus de raisons d'écrire, et donc plus de publications, et donc un meilleur positionnement, et donc plus de lecteurs, et donc plus de raisons d'écrire...


jeudi 25 avril 2013

Pourquoi écrire chaque jour ?

Qui aurait l'idée d'écrire chaque jour s'il n'était poussé par la nécessité de le faire ?
Que d'aucuns, dont c'est le métier, s'astreignent à aligner mots et phrases pendant leurs heures de bureau, parce qu'ils sont payés pour cela, me semble aussi logique que le fait pour un balayeur de balayer et pour un fabricant de voitures de fabriquer des voitures:

il est des métiers pour lesquels il faut écrire chaque jour

parce que c'est stipulé sur un contrat de travail, et voilà. Le week-end, exit la corvée d'écriture, on reprendra le collier, et le clavier, Lundi.

En revanche, que des êtres humains (a priori normalement constitués),

après une journée de travail plus ou moins enrichissante

, (de balayage, de fabrication de voitures ou que sais-je),

s'échinent à enfanter des textes que personne ne leur a demandé d'écrire

,

sur un sujet que personne ne leur a imposé

, pour un résultat qu'eux-mêmes trouveront une fois sur deux absolument au-dessous de tout, et provoquant, (si tant est que l'auteur ait suffisamment peu honte du ridicule pour oser présenter son "oeuvre" (...) à son entourage), franches rigolades et demi-compliments hypocrites,
réponses négatives stéréotypées des rares maisons d'édition
ayant eu la politesse de se rendre compte qu'on leur avait envoyé le nouveau chef-d'oeuvre inconnu du millénaire, baisse d'estime de soi de l'écrivain maudit et retour hystérique à une vie parfaitement normale, investissement à 200% dans la routine quotidienne, que l'on déteste tant que l'on est un-grand-romancier-dévoré-par-le-feu-divin-de-la-création-littéraire mais qui, une fois le grand romancier persuadé d'être finalement un pauvre naze, devient étrangement réconfortante.

Compte tenu de la longueur de la phrase précédente, vous aurez compris que les arguments justifiant la question:

"Non mais, sérieusement, pourquoi écrire quotidiennement si on n'y est pas absolument forcé ???!!!"

, ne manquent pas.

Alors? Alors, le fait d'écrire chaque jour me semble bon pour:
- apprendre à regarder: comprendre que

l'événement le plus banal peut être le prétexte à un texte original

, déroutant, émouvant, drôle, triste, effrayant... Écrivons chaque jour à propos du "bonjour! " de la boulangère ou de la promenade que nous avons faite avec notre chien et nous comprendrons qu'

il n'est pas nécessaire d'attendre la divine inspiration ou l'idée géniale pour écrire un bon texte

.

La vie suffit.


- apprendre à écrire: relisons le lendemain ce que nous avons écrit la veille et pensons à la manière dont nous pourrions le réécrire pour que ce soit encore meilleur.

Barrons, effaçons, reprenons-nous

sans vergogne pour arriver à un résultat dont nous puissions être fiers. Oups, le grand mot! Car si

un pianiste ne peut viser l'excellence qu'au prix de gammes faites et refaites au fil des heures, des jours et des années,

pourquoi nous, qui aimerions bien être reconnus comme de bons écrivains, pourrions-nous nous passer de nous entraîner? Et si l'on accepte de bonne grâce

la fierté du pianiste virtuose

parce que l'on sait qu'elle résulte d'heures de labeur et d'années de remise en questions, qui pourrait moquer la nôtre, à nous qui écrivons chaque jour, semaines après semaines, années après années, et réécrivons, et façonnons de nouveau, et 100 fois, sur le métier, remettons notre ouvrage?

- apprendre à dire: trouver un seul mot qui puisse remplacer toute une phrase; faire parler ses personnages comme de vrais êtres humains, des entités individuelles, le fruit d'histoires diverses et pas

les stéréotypes du best-seller du moment

; savoir faire causer un chat, entendre cogiter une lampe de chevet,

ressusciter les morts dans un dialogue:

cela, pas moyen d'y parvenir sans s'y essayer avec acharnement et persévérance, par à-coups d'essais et d'échecs. Le seul apte à juger de la crédibilité du monologue de votre table basse, c'est vous, parce que, a priori, il n'y a que vous qui l'ayez entendue papoter: donc, réécrivez jusqu'à ce que vous soyez convaincu du bien-fondé de votre prose parce que, sur ce point précis, personne ne peut vous aider.

- apprendre à lire: relisez vos

auteurs de prédilection

à l'aune de vos propres heures d'écriture, essayez de deviner combien de jours et de feuillets déchirés, de crises de larmes et de bouffées d'orgueil leur a demandé telle ou telle phrase que vous trouvez si belle et qui, en effet, est tellement parfaite qu'elle semble être le fruit du hasard, une fleur éclose

par la Grâce de Dieu seul:

en fait, écrire, mais, plus encore, bien écrire, c'est beaucoup de travail...